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La fatigue. Que dis-je... L'épuisement !
Voilà dix jours que nous n'avons rien écrit. Pourtant ce n'est pas faute d'idées d'articles. Plusieurs photos sont en attente, un petit tuto, une recette, encore des jeux et des activités... Mais nous n'avons pas l'énergie. Nous n'avons plus d'énergie.
Je voulais écrire un article sur le sommeil de bébé (ou l'absence de sommeil, plutôt) et je ne savais pas par quoi commencer. Finalement, j'ai décidé d'attendre que le problème se règle... Et puis finalement non : je vais parler de l'épuisement des parents.
Voilà plus de 14 mois que nous ne dormons pas. Trois nuits complètes depuis la naissance de poussinette. Lorsque j'en parle autour de moi, deux réactions : des yeux horrifiés et un air compatissant, ou alors un "oh oui, on connait, le nôtre se réveille encore souvent". Souvent... Quand je creuse un peu, j'apprends que le petit en question se réveille pour un cauchemar ou parce qu'il a chaud, une ou deux fois par semaine. Ah d'accord. Poussinette le bat à plate couture alors, avec ses 2 réveils minimum chaque nuit. Sans compter qu'un réveil peut durer 3h !
Si je remonte dans le temps, je découvre qu'elle a fait ses nuit une courte période. Vers 3-4 mois, elle dormait parfois 5, 6, 7 ou 8h d'affilées. Mais depuis des mois on fait du 3h30 max en moyenne.
Mais pourquoi ? Pourquoi un bébé dort et un autre non ?
On nous a dit "c'est parce qu'elle est allaitée", "c'est parce que vous l'avez trop câlinée, il faut la poser dans son lit et puis voilà", ou "c'est parce qu'elle dort dans une autre chambre que vous, il faut faire du cododo"...
Pour avoir essayé un sacré nombre de méthode, j'en arrive à cette conclusion : le sommeil d'un bébé tient un peu de son environnement et beaucoup de la loterie. Pourquoi sinon dans une fratrie l'un dort et l'autre non ?Ce qui me rend immensément triste aujourd'hui c'est que je ne peux pas être la maman bienveillante que j'aurais aimé être. Je n'en ai pas la force physique.
J'aurais voulu donner le sein à la demande, mais poussinette pourrait vivre accrochée au sein et lui donner quand elle veut en journée occasionne des réveils toutes les heures la nuit, voire une volonté de dormir avec le sein dans la bouche.
J'aurais voulu faire du cododo, mais soit j'allaite toute la nuit et me lève épuisée en ayant mal partout le matin (bonne pour un abonnement chez l'ostéo), soit je me fais escalader à 3h du mat' par une poussinette tout à fait réveillée qui ne comprend pas pourquoi on reste allongés sans bouger.
Alors on essaye de sevrer la nuit. Et puis on la met dans son lit. Et quand elle se réveille pour la énième fois, on s'allonge sur le tapis de sa chambre, complètement désemparés.Je me suis fait la réflexion il y a peu, que j'avais envie de ne pas avoir de limite, de pouvoir donner sans compter. Puisque j'ai la chance de rester souvent à la maison et de ne travailler que quelques heures par semaine ça semblait faisable. Mais non. Ton corps te rappelle à l'ordre bien vite et c'est la valse des vertiges, nausées, fièvres... Un abattement terrible et un moral au plus bas. La crainte même de ne pas être capable de s'occuper de son enfant, la perte de confiance en soi. Sans parler des cheveux ternes, boutons sur le visage et autres joyeusetés. Alors papa prend le relais, alors on achète Picard pour moins cuisiner (heureusement qu'ils font des légumes bio ^^), alors tu recommences à te maquiller et tu tresses tes cheveux pour faire illusion.
Être épuisé c'est aussi la difficulté de se faire à manger, de manger, de se laver, de s'habiller... Tout devient une épreuve. Je ne te parle même pas du ménage ! On a revu notre seuil de tolérance à la saleté et au désordre à la baisse, de toute façon poussinette marche depuis plus d'un mois et ne se traîne plus par terre.
Par contre, lorsque c'est l'heure de son repas, c'est la panique dès qu'elle envoie sa cuillère dans tous les sens. Parce que "non, là, j'ai vraiment pas la force de passer l'aspirateur + l'éponge partout dans la cuisine ma poussinette !"Et puis la honte aussi, d'oublier des choses essentielles au travail : un document particulier et hyper important, un mail de rappel pour un événement envoyé seulement la veille au soir, un instrument de musique spécial pour une chanson (je revois encore la déception des enfants...), des affiches à distribuer pour faire de la pub... Ma devise est devenue "j'ai oublié ma tête".
Quelque part, je sais que je suis chanceuse. En étant une maman qui connait d'autres mamans bienveillantes, beaucoup comprennent ou compatissent. Mais pour un papa... Qui comprend qu'un papa puisse être épuisé ? Épuisé par les nuits hachées, par le relais à assurer le jour quand maman n'en peut vraiment plus, par le boulot qui l'attend à l'extérieur..? S'il dit "désolé d'être en retard, mon bébé n'a pas dormi de la nuit", on lui répond "ah ouais, moi aussi je suis fatigué, j'ai fait la fête tout le week-end/je sors d'une séance de sport, et pourtant je suis à l'heure". Comment dire...
Le plus dur dans tout ça, c'est de ne pas savoir ce qui se passe. Pourquoi elle se réveille si ce n'est pas par faim, soif, chaud, froid, cauchemar, mal au dents ou ailleurs ? Envie d'être avec nous ? Mais avec nous elle ne dort pas mieux et nous, beaucoup moins bien.
On cherche des solutions. N'importes quelles solutions.
On a lu et testé les méthodes de "Être parents la nuit aussi" de William Sears, "Une nuit paisible et sans pleurs" d'Elizabeth Pantley, sans compter les articles et recherches sur internet.
On a également testé le 5-10-15, avec regret... qui est loin d'avoir fonctionné (la poussinette est capable de pleurer 2h30 non-stop, qu'on soit à côté d'elle ou non).
Avec ou sans veilleuse, avec ou sans musique, avec ou sans tétine, biberon d'eau, biberon de bouillie de céréales, repas léger ou copieux, chansons, bercements, matelas horizontal ou incliné, homéopathie, fleurs de Bach, Doliprane (pour les dents ou fièvre), et comme je disais plus haut, cododo et allaitement à la demande...
Si vous avez d'autres suggestions, nous sommes preneurs.En attendant, on va essayer de se reposer et tenir le rythme, et on reviendra vous montrer nos découvertes bientôt.
Des bisous
- Lilaluna -
Tags : nuit, fatigue, sommeil bébé, épuisement
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Commentaires
2SophieMercredi 29 Juin 2016 à 23:50J'avoue que je suis tombée par hasard sur ce blog...
Et cet article ne peut que résonner en moi !
J'ai connu les nuits entrecoupées pendant... des années je crois ! Et quand cela arrive avec un N°2 après avoir eu un N°1 qui a fait ses nuits tôt, c'est TRES difficile.
Mon ainé, malgré avoir chouiné de 23H à 1H du mat pendant quelque temps, a fait ses nuits à 1 mois. Le rêve, on ne s'imagine même pas que ça puisse être différent. Et pourtant...
Ce fut tout à fait l'inverse avec mon second, c'est bien simple, j'ai cru qu'il ne fera jamais ses nuits ! Il dormait comme un ange la journée mais c'était une autre histoire la nuit. Et là, le questionnement commence : faim, douleur, angoisse ? Et s'agissant d'un 2ème, nous ne voulions pas perturber l'ainé, donc difficile de laisser pleurer. Nous avons pourtant essayer, mais il aurait pu pleurer des heures je crois. On nous a dit qu'il confondait jour et nuit, nous avons donc essayé de décaler les bib, mais ça n'a pas arrangé grand chose. Le papa assumait mais comme il travaille en posté, j'ai essayé de protéger au mieux ses nuits. J'étais épuisée, me sentais complètement nulle dans mon rôle de mère. A 2-3 mois, mon lapin a fini par ne plus réclamer à manger la nuit, mais il y avait toujours une tétine ou un doudou qui faisait défaut.
Nous avons aussi connu les nuits sur le sol à lui tenir la main ou lui caresser la tête dans son lit !
Il a grandi, est passé dans un lit de grand, n'a plus eu de couche la nuit, et là ont débuté d'autres demandes : on appelle papa ou maman pour faire pipi. Nous avons géré au début puis lui avons expliqué qu'il pouvait y aller tout seul, comme un grand. Du coup il nous appelait pour demander s'il pouvait se lever pour aller au WC !!! Re-explications. Puis nous avons eu droit à "Mamaaaaaaan, ma couverture n'est pas droite".
Bref ça a duré des lustres ! Pourquoi certains font leurs nuits tôt et d'autres pas ? Il n'y a probablement pas d'explication rationnelle. Avec le recul - mes petits gars sont grands à présent - je me dis que ce ne sont pas les nuits de nos enfants qui font de nous de bons ou mauvais parents. Il n'y a probablement pas de recette miracle - malheureusement. Il faut prendre son mal en patience, peut-être déléguer de temps en temps, ne pas comparer avec d'autres enfants. Et puis un jour, ils finissent tous par faire leurs nuits.
Je ne dirai pas "un jour on n'y pense plus" car cela fera partie des histoires qu'on leur raconte quand ils sont grands. Je ne dirai pas non plus "que sont quelques nuits sans sommeil sur toute une vie" car c'est juste horrible d'être épuisé, surtout quand il fait aussi assumer au boulot.
Donc juste courage, ça ira mieux...
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Jeudi 30 Juin 2016 à 14:02
Merci beaucoup Sophie pour ton commentaire. Ça a du être long et j'ose espérer que nous ne devrons pas faire face à plusieurs années comme celle-ci. Mais j'imagine que déjà, des nuits sans réveils toutes les 2-3h me permettront de récupérer. Ça fait trois nuits que poussinette dort 5-6h d'affilées et je croise les doigts pour que ça continue !!
Et merci aussi pour ta réflexion sur les bons ou mauvais parents. Parfois on culpabilise... pour rien !
J'espère qu'à présent tu passes de bonnes nuits :)
Bises
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3DelphineSamedi 19 Novembre 2016 à 15:23Je ne sais pas où cette situation en est à l'heure actuelle mais je voudrais te rassurer. Je suis maman de 3 petites filles, ma seconde n'a pas fait de nuits completes jusqu'à pratiquement 2 ans... allaitée de la même façon que mon ainée, en cododo pendant 7 mois, elle a ensuite rejoint sa soeur dans sa chambre et on ne compte plus le nombre d'heures passées sur un futon à lui tenir la main la nuit à coté de son lit... On a vu le pédiatre expres pour ce souci ( pédiatre tres bienveillant ), il nous a demandé si cela nous dérangeait de passer nos nuits allongés aupres de notre fille sur un futon, nous avons répondu que c'était pour nous le seul moyen de pouvoir dormir ( on travaillait tous les deux le lendemain matin...), alors il nous a dit : " Continuez, c'est qu'elle en a besoin pour le moment. Quand elle sera prête, elle arretera de se réveiller et de vous réclamer la nuit...". Il nous totalement soulagé ! Non, notre fille n'était pas "anormale", non, ce n'était pas parce-que je l'allaitais... et puis, un soir, elle s'est endormie sans notre main dans la sienne, nuit complete ! et les suivantes pareilles ! Puis, nous avons accueilli notre 3eme fille qui a fait des nuits completes au bout de 1mois et demi !! en étant allaitée de la même façon... donc oui, tous les enfants sont différents et heureusement ! et il ne faut pas hésiter à faire des siestes dans l'apres-midi.
Delphine.
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Dimanche 20 Novembre 2016 à 00:09
Merci Delphine pour ton commentaire ! Ça va beaucoup mieux, même si poussinette se réveille encore une ou deux fois en ce moment et qu'elle pleure systématiquement vers 5h. Mais elle fait beaucoup plus de nuits complètes que de nuits hachées et surtout, c'est bien plus facile et rapide de la rendormir.
J'aime beaucoup ce que vous a dit le pédiatre et c'est aussi ce que nous avons ressenti (attendre qu'elle soit "prête"), même si nous avons entamé une démarche un peu spéciale qui a peut-être été la clé de nos soucis. Nous avons fait une séance de kinésiologie un peu particulière, suite à laquelle nous avons senti notre fille comme soulagée d'avoir été entendue et toute la semaine qui a suivi elle a dormi entre 6 et 8h d'affilée. Ensuite il y a eu des hauts et des bas et deux mois plus tard c'était totalement réglé ! Oui, je dis "totalement réglé" parce que les réveils qu'elle a maintenant sont dus à des petits cauchemars, la perte du doudou dans le lit, ce genre de choses... Ce ne sont plus des pleurs inconsolables comme on a pu avoir.
Pour les siestes ça reste compliqué pour moi, comme je travaille beaucoup à la maison, je ne peux être sur l'ordinateur pour répondre aux mails, organiser mes activités, ...etc que pendant les siestes de poussinette ou quand elle est couchée le soir. Impossible de travailler quand elle est là. Donc pendant ses siestes j'essaie d'avancer un maximum pour être ensuite plus disponible pour elle. Et avant, elle faisait des siestes de 40min maximum et si j'avais le malheur de m'endormir et d'être réveillée par ses pleurs, j'étais dans le gaz jusqu'à la fin de la journée ! ^^
Merci encore pour ton message positif ! :)
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J'ai une suggestion : Venir chez des copains et les laisser s'occuper de tout =)
Bisous et courage !
Oh c'est trop chou ♥ J'avoue que j'y songe, enfin surtout pour vous voir !!
Je vous envoie un mail vite vite avant d'aller au dodo
Mais en tout cas, c'est sûr que si on vivait encore en communauté ou en famille, les jeunes parents ne seraient pas isolés, au bord du burn out. Y'a des pays où tout le monde s'occupe des enfants, ça aide !